Mont Saint-Michel

Carte du mont Saint-Michel

Situés de part et d'autre de la Manche, précairement perchés sur des affleurements rocheux côtiers, se trouvent les célèbres sanctuaires médiévaux du Mont Saint-Michel et du Mont Saint-Michel. Sur ces deux sites, des apparitions de l'archange ont eu lieu au Ve siècle, et leurs histoires sont intimement liées.

Gardant l'entrée du district de Land's End en Cornouailles, le Mont anglais était connu comme port et comptoir commercial (d'étain et de cuivre) dès 350 av. J.-C. Après la défaite des marchands maritimes qui contrôlaient le Mont par Jules César en 56 av. J.-C., la petite île fut abandonnée aux ermites et aux mystiques. Des légendes relatent la visite de sainte Keyne et la naissance miraculeuse d'une source lorsqu'elle posa le pied sur le rocher en 490 apr. J.-C. L'événement qui stimula le plus les pèlerinages chrétiens au Mont fut cependant l'apparition de saint Michel à un pêcheur en 495 apr. J.-C. Selon différentes versions de la légende, saint Michel aurait été observé soit perché sur une corniche rocheuse, soit marchant sur les eaux de la baie du Mont. Quoi qu'il en soit, le Mont devint rapidement un important site sacré qui continua d'attirer des pèlerins de toute l'Angleterre pendant 1500 XNUMX ans. Au cours de sa longue histoire après l'apparition, le Mont a été une église, un prieuré, une forteresse militaire et un château privé de la famille Saint-Aubyn. Aujourd'hui, le château et le sanctuaire sont entretenus par le National Trust, un organisme indépendant voué à la préservation des antiquités britanniques. Touristes et pèlerins visitent le site.

L'étude du Mont Saint-Michel révèle deux points intéressants. Le premier concerne les récits légendaires d'apparitions de l'archange. Selon diverses sources, saint Michel serait apparu miraculeusement en plus de 400 endroits en Grande-Bretagne et en Europe aux IVe et Ve siècles. Sur un grand nombre de ces sites, il aurait vaincu des dragons. L'auteur trouve remarquable que des fouilles paléontologiques aient mis au jour un grand nombre d'ossements de dinosaures datant de plusieurs centaines de millions d'années, mais aucun os de dragon datant de seulement 4 5 ans. Cette absence de preuve de l'existence de dragons, du moins au début du Moyen Âge, doit amener toute personne sensée à s'interroger sur l'histoire chrétienne de saint Michel. L'archange est-il réellement apparu et a-t-il vaincu des dragons, ou le mythe doit-il être interprété comme ayant un sens métaphorique plutôt que littéral ?

Partout dans le monde, différentes cultures ont commémoré les lieux de pouvoir et les apparitions énigmatiques qui s'y produisaient par des mythes et des légendes, ainsi que par des dessins et des sculptures de dragons, de serpents et de couleuvres géantes. Ces représentations iconographiques de l'esprit de la terre et de ses pouvoirs mystiques sont des moyens par lesquels les expériences de l'inexplicable des peuples étaient transmises symboliquement sur de longues périodes. Les serpents vivent sous la surface du sol et étaient donc universellement utilisés pour représenter symboliquement les forces mystérieuses du monde souterrain (il est également vrai que diverses espèces de serpents vivent dans les arbres, et de nombreuses iconographies anciennes représentent des serpents et des dragons enroulés sinueusement autour du grand Arbre de la Terre, dont les racines plongent dans le monde souterrain).

Mais cette question est encore plus complexe, et le mythe chrétien de saint Michel tueur de dragons pourrait être davantage élucidé. De nombreuses légendes préchrétiennes, dans les régions d'Europe où l'on trouve des menhirs dans les campagnes, font référence à des géants ou à des personnes ordinaires qui « transperçaient un serpent » ou « capturaient les forces du dragon » à un endroit précis en enfonçant une grosse pierre dans la terre. Plus révélateur encore est le fait que de nombreux sites sacrés chrétiens étaient, avant l'arrivée du christianisme, connus comme des tanières de dragons et des repaires de serpents. L'histoire chrétienne de saint Michel transperçant un serpent païen peut ainsi être considérée comme une usurpation d'un mythe païen bien plus ancien. Ironiquement, si le symbole chrétien de saint Michel était censé représenter la prétendue « victoire » de la nouvelle foi sur l'ancienne, il le fait par une forme graphique qui perpétue les mythes païens que les chrétiens cherchaient à éradiquer.

Un autre point fascinant concernant les sanctuaires de Saint-Michel en Grande-Bretagne est leur extraordinaire liaison par des lignes droites qui parcourent des centaines de kilomètres à travers la campagne. Par exemple, cette ligne, qui part du Mont Saint-Michel en Cornouailles, traverse le site sacré pré-druidique/druidique de Cheesewring, puis les églises Saint-Michel de Brentor, jusqu'au tumulus néolithique de Burrowbridge Mump et Glastonbury Tor, pour finalement se poursuivre jusqu'aux anneaux de pierre d'Avebury. Les sites mentionnés ici ne sont que les plus connus le long de cette ligne ; il existe en effet de nombreuses autres structures en terre et en pierre le long de celle-ci, toutes antérieures de plusieurs milliers d'années à l'arrivée du christianisme. Les lecteurs souhaitant en savoir plus sur ces lignes reliant des sites sacrés du monde entier trouveront des informations plus détaillées dans les écrits de John Michell, Hamish Miller et Paul Broadhurst, cités dans la bibliographie de ce site web.

Informations complémentaires... Mont Saint-Michel

L'abbaye du Mont-Saint-Michel (France) est située sur un axe de 64 degrés nord. Cette direction est orientée vers le lever du soleil du 8 mai, traditionnellement le jour de la Saint-Michel au printemps. La direction opposée indique le coucher du soleil du 6 août, jour de la Transfiguration du Christ.

Mont Saint-Michel, France

Pour plus d'informations:

Martin Gray

Martin Gray est une anthropologue culturelle, écrivaine et photographe spécialisée dans l'étude des traditions de pèlerinage et des sites sacrés à travers le monde. Pendant une période de 40 ans, il a visité plus de 2000 lieux de pèlerinage dans 160 pays. Le Guide de pèlerinage mondial à Sacredsites.com est la source d'information la plus complète sur ce sujet.